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Liban - L'Annuaire Des Anciens Des Jesuits
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2017-10-14 13:31:33 UTC
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Société - Douze mille anciens à retrouver
L'annuaire des anciens des jésuites : un voyage dans le temps et
l'espace
Sandra Abou-Nader et Randa Hakim : les piliers d'un chantier pas comme
les autres.
Un chantier d'envergure, mais pas comme les autres, a été lancé pour
établir un annuaire des anciens élèves des Pères Jésuites. Plus
précisément des élèves de l'ancien Collège secondaire de l'USJ (jusqu'en
1952), dont Jamhour a pris la relève. Cette gageure est confiée par la
direction du collège à une jeune maman d'élèves qui tient à gagner son
pari. Randa Hakim est aidée par d'autres bénévoles, toutes aussi
téméraires. Sandra Abou-Nader et Nicole Abou-Atmé, parmi plusieurs
autres, sont les piliers de cette organisation. Ces jeunes femmes se
sont lancées à la recherche de quelque six mille anciens. C'est le
nombre qu'elles ont répertorié jusqu'à présent. Et qui ont répondu à
l'appel. Tout cela, en l'espace d'un an. Il reste non moins de près de
six mille autres, ayant passé entre 1920 et aujourd'hui leur adolescence
au Collège secondaire ou à Jamhour. Tous les moyens sont bons pour
remonter le temps : fax, e-mail et téléphone sont judicieusement
exploités pour ce voyage dans l'espace, comme le dit si bien Nicole
Abou-Atmé. La machine ne s'arrêtera que cet été.
C'est toujours une joie pour les anciens de se remettre en contact avec
l'établissement qu'ils ont fréquenté. Même les élèves qui avaient été
renvoyés se font un plaisir de répondre à l'appel. La mémoire est courte
: «C'est le secret du bonheur», disait Ingrid Bergman. Les pistes
suivies pour retrouver tout ce monde sont nombreuses. Il y a en premier
lieu, comme il se doit, le recours aux archives et catalogues du
collège. Là, c'est certainement une grande partie de l'Histoire du Liban
qu'on retrouve. Il ne faut pas oublier que cette éminente institution a
formé l'immense majorité des hommes célèbres que compte le pays. Sur ses
bancs ont défilé ceux qui devaient devenir des chefs d'État (Béchara
el-Khoury, Alfred Naccache, Petro Trad, Charles Hélou, Béchir Gemayel,
Amine Gemayel), des Premiers ministres (Riad el-Solh et Takieddine
el-Solh), des ministres (Michel Eddé, Pierre et Raymond Eddé, Pierre
Hélou) des diplomates, des hommes de lettres (Fouad Ephrem Boustany,
Charles-Corm) - pour ne citer que quelques noms. La nostalgie est
l'impression première qu'on retrouve chez les anciens, toujours
accompagnée de la fierté d'appartenir à la grande famille des anciens.
Bon nombre d'entre eux se proposent d'ailleurs de venir à la rescousse
de ces jeunes mamans. À l'instar de Kabalan Issa el-Khoury, qui s'est
mis à la recherche de ses camarades de promotion, tout comme les Drs
Assaad Rizk et Albert Hélou.
Michel Sara le doyen
Il faut croire que bien des années plus tard, les adultes d'aujourd'hui
se souviennent encore des années d'école.
Ainsi, le jeune Philippe Ghali (promotion 1986) se trouvant aux
États-Unis, envoire l'e-mail suivant: «Je voudrais transmettre mes
salutations à mes anciens profs: le père Bruno Pin, Mme Patricia Rached
(félicitations pour le bébé), M. Maroun Checrallah, M. et Mme Anis
Barakat, M. Abichaker, le Dr Aboussouan ainsi que M. Barbar (le
redoutable barbare!)».
La coquetterie n'est pas absente non plus. Non seulement chez certaines
jeunes filles qui n'aimeraient pas voir leur date de naissance figurer
dans l'annuaire ­p qui paraîtra en l'an 2000, à l'occasion du 125e
anniversaire de la fondation du collège à Beyrouth ­p mais aussi chez
certains hommes qui se refusent à dévoiler leur âge.
Ils sont si bien conservés qu'ils en tromperaient plus d'une... D'autres
se présentent en personne, à la salle des archives du collège véritable
quartier général de toute cette entreprise. Ainsi, Adnan Aytour a quitté
pour quelques heures son bureau, à l'Association des Makassed, pour
venir remplir sa fiche, en personne. D'autres se font remarquer par leur
extraordinaire mémoire des chiffres et des dates. Cheikh Salim Dahdah
semble avoir un cerveau électronique qui ferait pâlir d'envie plus d'un.
Mais les souvenirs ne sont pas toujours roses. Des événements douloureux
viennent parfois ternir la vie de certains.
Cependant, des personnes ont la chance de savoir bien prendre les
choses. Ainsi, cette femme à qui Randa Hakim demandait à parler à son
époux, et qui lui annonce son veuvage. Et comme Randa se confondait en
excuses, «ne vous en faites pas, lui réplique l'autre, je me porte très
bien». Les veuves, qui ont su assumer leur condition, sont nombreuses.
«L'expression n'existe pas au masculin», faisait remarquer quelqu'un...
Né en 1903, Michel Sara est le doyen des anciens. Il vient de remplir
lui-même son formulaire. Joseph Saab, quant à lui, cultive son jardin.
Il est donc rentier et «fier de l'être». Un grand bravo à ceux qui
savent et qui peuvent se permettre de meubler leur temps aussi
agréablement. Tous les anciens «sont une image vivante de valeurs et
d'idéaux vécus dans le cadre de l'École secondaire», faisait remarquer
le père Salim Daccache, recteur du collège, lors du dîner annuel de
l'Amicale des anciens, association présidée par Michel Eddé et animée
par Naji Khoury, qui aurait beaucoup à dire sur ses activités (comme la
Mutuelle des bourses scolaires) et ses projets.
Des gènes brillants
Alors qu'il était venu remplir sa fiche, l'ancien ministre Henri Eddé
réclame les notes de son père Camille et de son frère Georges, notes
particulièrement brillantes d'ailleurs. Cela, afin de démontrer à son
petit-fils qu'il a hérité des gènes des Eddé, puisque ce dernier semble
suivre les mêmes traces que ses aïeux.
Société - Douze mille anciens à retrouver
L'annuaire des anciens des jésuites : un voyage dans le temps et
l'espace
Sandra Abou-Nader et Randa Hakim : les piliers d'un chantier pas comme
les autres.
Un chantier d'envergure, mais pas comme les autres, a été lancé pour
établir un annuaire des anciens élèves des Pères Jésuites. Plus
précisément des élèves de l'ancien Collège secondaire de l'USJ (jusqu'en
1952), dont Jamhour a pris la relève. Cette gageure est confiée par la
direction du collège à une jeune maman d'élèves qui tient à gagner son
pari. Randa Hakim est aidée par d'autres bénévoles, toutes aussi
téméraires. Sandra Abou-Nader et Nicole Abou-Atmé, parmi plusieurs
autres, sont les piliers de cette organisation. Ces jeunes femmes se
sont lancées à la recherche de quelque six mille anciens. C'est le
nombre qu'elles ont répertorié jusqu'à présent. Et qui ont répondu à
l'appel. Tout cela, en l'espace d'un an. Il reste non moins de près de
six mille autres, ayant passé entre 1920 et aujourd'hui leur adolescence
au Collège secondaire ou à Jamhour. Tous les moyens sont bons pour
remonter le temps : fax, e-mail et téléphone sont judicieusement
exploités pour ce voyage dans l'espace, comme le dit si bien Nicole
Abou-Atmé. La machine ne s'arrêtera que cet été.
C'est toujours une joie pour les anciens de se remettre en contact avec
l'établissement qu'ils ont fréquenté. Même les élèves qui avaient été
renvoyés se font un plaisir de répondre à l'appel. La mémoire est courte
: «C'est le secret du bonheur», disait Ingrid Bergman. Les pistes
suivies pour retrouver tout ce monde sont nombreuses. Il y a en premier
lieu, comme il se doit, le recours aux archives et catalogues du
collège. Là, c'est certainement une grande partie de l'Histoire du Liban
qu'on retrouve. Il ne faut pas oublier que cette éminente institution a
formé l'immense majorité des hommes célèbres que compte le pays. Sur ses
bancs ont défilé ceux qui devaient devenir des chefs d'État (Béchara
el-Khoury, Alfred Naccache, Petro Trad, Charles Hélou, Béchir Gemayel,
Amine Gemayel), des Premiers ministres (Riad el-Solh et Takieddine
el-Solh), des ministres (Michel Eddé, Pierre et Raymond Eddé, Pierre
Hélou) des diplomates, des hommes de lettres (Fouad Ephrem Boustany,
Charles-Corm) - pour ne citer que quelques noms. La nostalgie est
l'impression première qu'on retrouve chez les anciens, toujours
accompagnée de la fierté d'appartenir à la grande famille des anciens.
Bon nombre d'entre eux se proposent d'ailleurs de venir à la rescousse
de ces jeunes mamans. À l'instar de Kabalan Issa el-Khoury, qui s'est
mis à la recherche de ses camarades de promotion, tout comme les Drs
Assaad Rizk et Albert Hélou.
Michel Sara le doyen
Il faut croire que bien des années plus tard, les adultes d'aujourd'hui
se souviennent encore des années d'école.
Ainsi, le jeune Philippe Ghali (promotion 1986) se trouvant aux
États-Unis, envoire l'e-mail suivant: «Je voudrais transmettre mes
salutations à mes anciens profs: le père Bruno Pin, Mme Patricia Rached
(félicitations pour le bébé), M. Maroun Checrallah, M. et Mme Anis
Barakat, M. Abichaker, le Dr Aboussouan ainsi que M. Barbar (le
redoutable barbare!)».
La coquetterie n'est pas absente non plus. Non seulement chez certaines
jeunes filles qui n'aimeraient pas voir leur date de naissance figurer
dans l'annuaire ­p qui paraîtra en l'an 2000, à l'occasion du 125e
anniversaire de la fondation du collège à Beyrouth ­p mais aussi chez
certains hommes qui se refusent à dévoiler leur âge.
Ils sont si bien conservés qu'ils en tromperaient plus d'une... D'autres
se présentent en personne, à la salle des archives du collège véritable
quartier général de toute cette entreprise. Ainsi, Adnan Aytour a quitté
pour quelques heures son bureau, à l'Association des Makassed, pour
venir remplir sa fiche, en personne. D'autres se font remarquer par leur
extraordinaire mémoire des chiffres et des dates. Cheikh Salim Dahdah
semble avoir un cerveau électronique qui ferait pâlir d'envie plus d'un.
Mais les souvenirs ne sont pas toujours roses. Des événements douloureux
viennent parfois ternir la vie de certains.
Cependant, des personnes ont la chance de savoir bien prendre les
choses. Ainsi, cette femme à qui Randa Hakim demandait à parler à son
époux, et qui lui annonce son veuvage. Et comme Randa se confondait en
excuses, «ne vous en faites pas, lui réplique l'autre, je me porte très
bien». Les veuves, qui ont su assumer leur condition, sont nombreuses.
«L'expression n'existe pas au masculin», faisait remarquer quelqu'un...
Né en 1903, Michel Sara est le doyen des anciens. Il vient de remplir
lui-même son formulaire. Joseph Saab, quant à lui, cultive son jardin.
Il est donc rentier et «fier de l'être». Un grand bravo à ceux qui
savent et qui peuvent se permettre de meubler leur temps aussi
agréablement. Tous les anciens «sont une image vivante de valeurs et
d'idéaux vécus dans le cadre de l'École secondaire», faisait remarquer
le père Salim Daccache, recteur du collège, lors du dîner annuel de
l'Amicale des anciens, association présidée par Michel Eddé et animée
par Naji Khoury, qui aurait beaucoup à dire sur ses activités (comme la
Mutuelle des bourses scolaires) et ses projets.
Des gènes brillants
Alors qu'il était venu remplir sa fiche, l'ancien ministre Henri Eddé
réclame les notes de son père Camille et de son frère Georges, notes
particulièrement brillantes d'ailleurs. Cela, afin de démontrer à son
petit-fils qu'il a hérité des gènes des Eddé, puisque ce dernier semble
suivre les mêmes traces que ses aïeux.
ABI-SAAB Edmond a quitté N.D.Jamhour année 1956 une vie chargée par création d'un lycée technique à Byblos + directeur d'école technique en FRANCE + directeur d'agences de voyages (hautsdefrance) 83 en activité à ce jour
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2017-10-14 13:32:47 UTC
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Société - Douze mille anciens à retrouver
L'annuaire des anciens des jésuites : un voyage dans le temps et
l'espace
Sandra Abou-Nader et Randa Hakim : les piliers d'un chantier pas comme
les autres.
Un chantier d'envergure, mais pas comme les autres, a été lancé pour
établir un annuaire des anciens élèves des Pères Jésuites. Plus
précisément des élèves de l'ancien Collège secondaire de l'USJ (jusqu'en
1952), dont Jamhour a pris la relève. Cette gageure est confiée par la
direction du collège à une jeune maman d'élèves qui tient à gagner son
pari. Randa Hakim est aidée par d'autres bénévoles, toutes aussi
téméraires. Sandra Abou-Nader et Nicole Abou-Atmé, parmi plusieurs
autres, sont les piliers de cette organisation. Ces jeunes femmes se
sont lancées à la recherche de quelque six mille anciens. C'est le
nombre qu'elles ont répertorié jusqu'à présent. Et qui ont répondu à
l'appel. Tout cela, en l'espace d'un an. Il reste non moins de près de
six mille autres, ayant passé entre 1920 et aujourd'hui leur adolescence
au Collège secondaire ou à Jamhour. Tous les moyens sont bons pour
remonter le temps : fax, e-mail et téléphone sont judicieusement
exploités pour ce voyage dans l'espace, comme le dit si bien Nicole
Abou-Atmé. La machine ne s'arrêtera que cet été.
C'est toujours une joie pour les anciens de se remettre en contact avec
l'établissement qu'ils ont fréquenté. Même les élèves qui avaient été
renvoyés se font un plaisir de répondre à l'appel. La mémoire est courte
: «C'est le secret du bonheur», disait Ingrid Bergman. Les pistes
suivies pour retrouver tout ce monde sont nombreuses. Il y a en premier
lieu, comme il se doit, le recours aux archives et catalogues du
collège. Là, c'est certainement une grande partie de l'Histoire du Liban
qu'on retrouve. Il ne faut pas oublier que cette éminente institution a
formé l'immense majorité des hommes célèbres que compte le pays. Sur ses
bancs ont défilé ceux qui devaient devenir des chefs d'État (Béchara
el-Khoury, Alfred Naccache, Petro Trad, Charles Hélou, Béchir Gemayel,
Amine Gemayel), des Premiers ministres (Riad el-Solh et Takieddine
el-Solh), des ministres (Michel Eddé, Pierre et Raymond Eddé, Pierre
Hélou) des diplomates, des hommes de lettres (Fouad Ephrem Boustany,
Charles-Corm) - pour ne citer que quelques noms. La nostalgie est
l'impression première qu'on retrouve chez les anciens, toujours
accompagnée de la fierté d'appartenir à la grande famille des anciens.
Bon nombre d'entre eux se proposent d'ailleurs de venir à la rescousse
de ces jeunes mamans. À l'instar de Kabalan Issa el-Khoury, qui s'est
mis à la recherche de ses camarades de promotion, tout comme les Drs
Assaad Rizk et Albert Hélou.
Michel Sara le doyen
Il faut croire que bien des années plus tard, les adultes d'aujourd'hui
se souviennent encore des années d'école.
Ainsi, le jeune Philippe Ghali (promotion 1986) se trouvant aux
États-Unis, envoire l'e-mail suivant: «Je voudrais transmettre mes
salutations à mes anciens profs: le père Bruno Pin, Mme Patricia Rached
(félicitations pour le bébé), M. Maroun Checrallah, M. et Mme Anis
Barakat, M. Abichaker, le Dr Aboussouan ainsi que M. Barbar (le
redoutable barbare!)».
La coquetterie n'est pas absente non plus. Non seulement chez certaines
jeunes filles qui n'aimeraient pas voir leur date de naissance figurer
dans l'annuaire ­p qui paraîtra en l'an 2000, à l'occasion du 125e
anniversaire de la fondation du collège à Beyrouth ­p mais aussi chez
certains hommes qui se refusent à dévoiler leur âge.
Ils sont si bien conservés qu'ils en tromperaient plus d'une... D'autres
se présentent en personne, à la salle des archives du collège véritable
quartier général de toute cette entreprise. Ainsi, Adnan Aytour a quitté
pour quelques heures son bureau, à l'Association des Makassed, pour
venir remplir sa fiche, en personne. D'autres se font remarquer par leur
extraordinaire mémoire des chiffres et des dates. Cheikh Salim Dahdah
semble avoir un cerveau électronique qui ferait pâlir d'envie plus d'un.
Mais les souvenirs ne sont pas toujours roses. Des événements douloureux
viennent parfois ternir la vie de certains.
Cependant, des personnes ont la chance de savoir bien prendre les
choses. Ainsi, cette femme à qui Randa Hakim demandait à parler à son
époux, et qui lui annonce son veuvage. Et comme Randa se confondait en
excuses, «ne vous en faites pas, lui réplique l'autre, je me porte très
bien». Les veuves, qui ont su assumer leur condition, sont nombreuses.
«L'expression n'existe pas au masculin», faisait remarquer quelqu'un...
Né en 1903, Michel Sara est le doyen des anciens. Il vient de remplir
lui-même son formulaire. Joseph Saab, quant à lui, cultive son jardin.
Il est donc rentier et «fier de l'être». Un grand bravo à ceux qui
savent et qui peuvent se permettre de meubler leur temps aussi
agréablement. Tous les anciens «sont une image vivante de valeurs et
d'idéaux vécus dans le cadre de l'École secondaire», faisait remarquer
le père Salim Daccache, recteur du collège, lors du dîner annuel de
l'Amicale des anciens, association présidée par Michel Eddé et animée
par Naji Khoury, qui aurait beaucoup à dire sur ses activités (comme la
Mutuelle des bourses scolaires) et ses projets.
Des gènes brillants
Alors qu'il était venu remplir sa fiche, l'ancien ministre Henri Eddé
réclame les notes de son père Camille et de son frère Georges, notes
particulièrement brillantes d'ailleurs. Cela, afin de démontrer à son
petit-fils qu'il a hérité des gènes des Eddé, puisque ce dernier semble
suivre les mêmes traces que ses aïeux.
Société - Douze mille anciens à retrouver
L'annuaire des anciens des jésuites : un voyage dans le temps et
l'espace
Sandra Abou-Nader et Randa Hakim : les piliers d'un chantier pas comme
les autres.
Un chantier d'envergure, mais pas comme les autres, a été lancé pour
établir un annuaire des anciens élèves des Pères Jésuites. Plus
précisément des élèves de l'ancien Collège secondaire de l'USJ (jusqu'en
1952), dont Jamhour a pris la relève. Cette gageure est confiée par la
direction du collège à une jeune maman d'élèves qui tient à gagner son
pari. Randa Hakim est aidée par d'autres bénévoles, toutes aussi
téméraires. Sandra Abou-Nader et Nicole Abou-Atmé, parmi plusieurs
autres, sont les piliers de cette organisation. Ces jeunes femmes se
sont lancées à la recherche de quelque six mille anciens. C'est le
nombre qu'elles ont répertorié jusqu'à présent. Et qui ont répondu à
l'appel. Tout cela, en l'espace d'un an. Il reste non moins de près de
six mille autres, ayant passé entre 1920 et aujourd'hui leur adolescence
au Collège secondaire ou à Jamhour. Tous les moyens sont bons pour
remonter le temps : fax, e-mail et téléphone sont judicieusement
exploités pour ce voyage dans l'espace, comme le dit si bien Nicole
Abou-Atmé. La machine ne s'arrêtera que cet été.
C'est toujours une joie pour les anciens de se remettre en contact avec
l'établissement qu'ils ont fréquenté. Même les élèves qui avaient été
renvoyés se font un plaisir de répondre à l'appel. La mémoire est courte
: «C'est le secret du bonheur», disait Ingrid Bergman. Les pistes
suivies pour retrouver tout ce monde sont nombreuses. Il y a en premier
lieu, comme il se doit, le recours aux archives et catalogues du
collège. Là, c'est certainement une grande partie de l'Histoire du Liban
qu'on retrouve. Il ne faut pas oublier que cette éminente institution a
formé l'immense majorité des hommes célèbres que compte le pays. Sur ses
bancs ont défilé ceux qui devaient devenir des chefs d'État (Béchara
el-Khoury, Alfred Naccache, Petro Trad, Charles Hélou, Béchir Gemayel,
Amine Gemayel), des Premiers ministres (Riad el-Solh et Takieddine
el-Solh), des ministres (Michel Eddé, Pierre et Raymond Eddé, Pierre
Hélou) des diplomates, des hommes de lettres (Fouad Ephrem Boustany,
Charles-Corm) - pour ne citer que quelques noms. La nostalgie est
l'impression première qu'on retrouve chez les anciens, toujours
accompagnée de la fierté d'appartenir à la grande famille des anciens.
Bon nombre d'entre eux se proposent d'ailleurs de venir à la rescousse
de ces jeunes mamans. À l'instar de Kabalan Issa el-Khoury, qui s'est
mis à la recherche de ses camarades de promotion, tout comme les Drs
Assaad Rizk et Albert Hélou.
Michel Sara le doyen
Il faut croire que bien des années plus tard, les adultes d'aujourd'hui
se souviennent encore des années d'école.
Ainsi, le jeune Philippe Ghali (promotion 1986) se trouvant aux
États-Unis, envoire l'e-mail suivant: «Je voudrais transmettre mes
salutations à mes anciens profs: le père Bruno Pin, Mme Patricia Rached
(félicitations pour le bébé), M. Maroun Checrallah, M. et Mme Anis
Barakat, M. Abichaker, le Dr Aboussouan ainsi que M. Barbar (le
redoutable barbare!)».
La coquetterie n'est pas absente non plus. Non seulement chez certaines
jeunes filles qui n'aimeraient pas voir leur date de naissance figurer
dans l'annuaire ­p qui paraîtra en l'an 2000, à l'occasion du 125e
anniversaire de la fondation du collège à Beyrouth ­p mais aussi chez
certains hommes qui se refusent à dévoiler leur âge.
Ils sont si bien conservés qu'ils en tromperaient plus d'une... D'autres
se présentent en personne, à la salle des archives du collège véritable
quartier général de toute cette entreprise. Ainsi, Adnan Aytour a quitté
pour quelques heures son bureau, à l'Association des Makassed, pour
venir remplir sa fiche, en personne. D'autres se font remarquer par leur
extraordinaire mémoire des chiffres et des dates. Cheikh Salim Dahdah
semble avoir un cerveau électronique qui ferait pâlir d'envie plus d'un.
Mais les souvenirs ne sont pas toujours roses. Des événements douloureux
viennent parfois ternir la vie de certains.
Cependant, des personnes ont la chance de savoir bien prendre les
choses. Ainsi, cette femme à qui Randa Hakim demandait à parler à son
époux, et qui lui annonce son veuvage. Et comme Randa se confondait en
excuses, «ne vous en faites pas, lui réplique l'autre, je me porte très
bien». Les veuves, qui ont su assumer leur condition, sont nombreuses.
«L'expression n'existe pas au masculin», faisait remarquer quelqu'un...
Né en 1903, Michel Sara est le doyen des anciens. Il vient de remplir
lui-même son formulaire. Joseph Saab, quant à lui, cultive son jardin.
Il est donc rentier et «fier de l'être». Un grand bravo à ceux qui
savent et qui peuvent se permettre de meubler leur temps aussi
agréablement. Tous les anciens «sont une image vivante de valeurs et
d'idéaux vécus dans le cadre de l'École secondaire», faisait remarquer
le père Salim Daccache, recteur du collège, lors du dîner annuel de
l'Amicale des anciens, association présidée par Michel Eddé et animée
par Naji Khoury, qui aurait beaucoup à dire sur ses activités (comme la
Mutuelle des bourses scolaires) et ses projets.
Des gènes brillants
Alors qu'il était venu remplir sa fiche, l'ancien ministre Henri Eddé
réclame les notes de son père Camille et de son frère Georges, notes
particulièrement brillantes d'ailleurs. Cela, afin de démontrer à son
petit-fils qu'il a hérité des gènes des Eddé, puisque ce dernier semble
suivre les mêmes traces que ses aïeux.
ABI-SAAB Edmond a quitté N.D.Jamhour année 1956 une vie chargée par création d'un lycée technique à Byblos + directeur d'école technique en FRANCE + directeur d'agences de voyages (hautsdefrance) 83 ans en activité à ce jour
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